DIEU VOUS AIME, NE DURCISSEZ PAS VOTRE COEUR

Cuadro de texto: 1º Chapitre ;  Déjà avant même la création.

Au commencement déjà, au delà du vivant, elle a été faite os de mes os et  chair de ma chair, reconnaissable entre toutes, digne d’un amour éternel naissant dans l’Eden pour le meilleur et pour le pire.

Souveraine vêtue de pourpre et d’épines, sitôt commise l’erreur, dans un pagne de feuille elle voulut cacher sa faute. Mais la feuille inutile laissa place à la laine écarlate, présage d’un lointain sacrifice qui pointait déjà inévitable et douloureux.

Désormais inséparables, elle reçut mes promesses, enchaîné comme couronne d’épines, dans ses cheveux écarlates qui ruissellent sur ses épaules, buisson ardant, piège d’amour ou se confondent les amants.

Comme la rose de sharôn, elle conquit mon âme, envoûté par ses parfums meilleurs que tous les arômes, dans son jardin invité, j’en goûtais les fruits. Pomme d’amour, mandragore fécond et désirable,  filtre d’amour infaillible qui me fit sombrer tel un navire ivre de vent se fondant avec l’océan dans une étreinte fatale.

Tu me rends fou, ma sœur, ô ma fiancée ! tu me rends fou par une seule de tes oeillades, par un seul cercle de tes colliers. Que tes caresses sont belles, tant elles sont désirées !

Comme un lis parmi les ronces, telle est ma compagne parmi les filles. Séduit par tes arômes, tes épines me blessent, paradoxe de vie et de mort, prix de l’amour qu’il me faudra payer. Je sens en toi l’encens et la myrrhe, compagnons d’infortune néanmoins acceptés au nom de cet amour douloureux et merveilleux á la fois.

Devrais-je renoncer à mon Royaume pour l’amour de la Sulamite ? Rançon royale pour un amour princier, néanmoins attractif et désirable. Comment renier ma nature quand la redoutable échéance arrive, comment ne pas renoncer aux privilèges d’un temps face à une promesse éternelle ? Le vin est tiré, il faut le boire, l’épouse est offerte, l’avenir devant nous, que mon oui soit un oui. Je serai avec elle, où qu’elle aille, je serai avec elle. Au moment de sa chute, je serai fidel, toujours prêt á lui tendre la main, sans compter, sans rancune, planche de salut au milieu des eaux dévorantes. Dans l’allégresse je serai avec elle, moment privilégier, annonce de ce qui sera, que le lait et le miel coulent à flot ! Joie sans mesure, cette fête espérée se prolongera dans les siècles. Alors ils comprendront ceux qui annonçaient le pire dans l’aveuglement de la sombre caverne de ces temps. Ils verront la lumière de la liberté et de l’amour partagé. Incrédules d’antan, une fois encore invités dans un élan d’amour et de miséricorde, il faudra enfin prononcer le oui qui compromet et ouvre la porte des siècles. Alors les épines ne seront plus, seul les pétales veloutés et odorants orneront le front des fiancés dans une interminable étreinte passionnée et véritable.
Sésame nécessaire pour passer á nouveau la porte qui se ferma sur le bonheur de l’Eden. Jardin de tous les privilèges où toi, ma sœur, ma fiancée, ô Sulamite ! tu me donneras tes amours.